L'histoire de Montaigut-Le-Blanc

LA FORTERESSE – PILIER FONDATEUR DU VILLAGE

Montaigut-le-Blanc

Qui le voit n’est pas dedans !

Tel est le dicton du pays.

La forteresse est située sur un mont élevé – mons acutus – 505 mètres d’altitude.

Le manoir féodal domine toute la contrée circonvoisine et semble placé comme un vaste point de mire, surplombant la vallée de la Gartempe. La rivière passe par Saint Sylvain Montaigut, Gartempe puis s’étire vers le Grand-Bourg.

Le nom de Montaigut est commun à bien des localités dans toutes les régions. 

Montaigut-le-Blanc du diocèse de Limoges devrait son qualificatif ( XVIII° – XIX° siècle ) en raison du costume blanc de son curé et en différenciation du costume noir des religieuses de Montaigut-le-Noir – également du diocèse de Limoges -.

Période des Capétiens : Hugues Capet (987-996) à Charles IV le Bel (1322-1328)

La première mention du château remonte à 1069 ( Chanoine Lecler : Dictionnaire topographique, archélogique et historique de la Creuse ) et en attribue la possession au vicomte de Rochechouart, qui le détient jusque vers 1250, date à laquelle il échoit à la famille de Naillac, puissants barons marchois et grand vassaux du comte.

Période des Valois : Philippe VI ( 1328-1350) à Henri III (1574-1589)

En 1357, il est occupé par les Anglais qui y fixent le siège de leur autorité sur la région : Jean de Courtamblay est à la fois capitaine de Montaigut et gouverneur de la Marche.

Après la reconquête, en 1391 le château passe, pour deux siècles, par mariage aux mains de la maison de Brachet qui possèdent également les puissantes seigneuries de Salagnac ( commune du Grand Bourg ) et de Peyrusse ( commune de Châtelus-le-Marcheix ). C’est à eux que l’on doit la construction de la cour quadrangulaire vers 1415.

A la mort de René de Brachet en 1576 – période agitée des guerres de religions -, Montaigut passe à la famille de Villequier. Georges de Villequier a été gouverneur et sénéchal de la Marche sous Henri III. Puis s’est fortement engagé dans la Ligue contre le roi. A sa mort ses créanciers obtiennent la vente de Montaigut.

Période des Bourbons : Henri IV (1589-1610) à Louis XVI (1774-1792)

Le 16 mars 1612 la terre de Montaigut est adjugée à Léon de Brachet. Montaigut est transmis par voie testamentaire à Gabriel d’Aubusson, petit neveu, alors mineur. C’est son tuteur, François d’Aubusson, Comte de La Feuillade, qui administre la terre de Montaigut.

En 1649 Montaigut est vendu à Philippe de Jumilhac qui en fait sa résidence habituelle avec son épouse puis veuve Ursule de Léonard. La famille Léonard de Noizières perd Montaigut par saisie le 6 septembre 1727.

En 1746 Pierre-Joseph Chapelle de Jumilhac, lieutenant général des Armées du roi récupère Montaigut par adjudication.

Période République et Empire : 1792-1814

La famille Jumilhac gardera Montaigut jusqu’en 1804 qui le vend Montaigut-le-Blanc à Antoine Couturier de Fournoue du Saillant, ancien procureur du roi à Guéret.

Ce bref historique suffit à rappeler l’importance stratégique et politique de Montaigut-le-Blanc et de ses détenteurs tout au long du Moyen Âge jusqu’au XIX°.

Le château a s’en aucun doute manqué d’entretien, il n’a plus d’intérêt militaire et tombe en ruine jusqu’à devenir une carrière de pierre. En 1886, Mr Paul Lemoine, architecte et artiste ( ancien élève de l’école des Beaux-Arts ) a dressé un projet de restauration. Paul Lemoine indique dans ses notes : « Toute la construction est d’une grande élégance et d’une belle exécution. La pierre d’un grain très fin, donne des profils d’une pureté de tracé remarquable ».

I – Du XX° siècle à aujourd’hui

Alors que Mr Mallet d’Augères est propriétaire, le 15 juin 1926, le Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux Arts inscrit les restes du château sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le site est également protégé depuis 1945 pour son intérêt historique, sa situation géographique et son panorama.

C’est en 1976, alors que les ruines sont devenues dangereuses et envahies par la végétation que Mme & Mr Bonfils tous deux ingénieurs ayant travaillé pour le commissariat à l’énergie atomique se prennent de passion pour le lieu. Ils rachètent le château et entament une longue restauration. La forteresse éventrée sera reconstruite et l’ancien logis seigneurial reconstitué.

Nous voici en 2020, le château trône fièrement sur sa bute. La vue à 360° du haut du donjon est toujours aussi belle et permet d’admirer la nature préservée de notre beau département de la Creuse.

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